L'inconnue du quai || Mary Kubica

Résumé : « La première fois que je l'aperçois, elle se tient sur le quai bondé de la gare de Fullerton, à Chicago. Il fait un froid à vous glacer les os, il pleut à verse. Elle serre un bébé dans ses bras. Rien ne les abrite. Quelques jours plus tard, elle est de nouveau là. Aussi fragile. Cette fois, je l’aborde/vais lui parler. Sans trop savoir pourquoi. Ni où tout cela va me mener… »

Hantée par l’image de cette jeune sans-abri et de son bébé, Heidi néglige l’avis de son mari et l’hostilité de sa fille : elle ouvre sa maison à l’inconnue du quai. Qui est vraiment Willow ? Mutique, vulnérable, a-t-elle quelque chose à voir avec l’inquiétante Willow Greer, dont le compte Twitter est plein de conseils macabres sur le suicide ?
Peu à peu, la présence de l’inconnue dans la maison agit comme un révélateur des fissures familiales…

Alors qu'elle se rend à son travail, Heidi, épouse accomplie et mère d'une adolescente, croise une jeune fille, à peine plus âgée que sa fille, sur le quai de la gare. La jeune fille, sans-abri, tient dans ses bras un bébé qu'elle tente comme elle peut de protéger de la pluie.
Cette image va hanter Heidi, au point de lui proposer, quelques jours plus tard, d'emménager chez elle avec son bébé, le temps que les pluies torrentielles de Chicago se calment, et qu'ils puissent reprendre des forces.
Mais Heidi, son mari et sa fille ne savent rien de cette inconnue. Qui est-elle ? Quels secrets cachent-elle ? Et ce bébé .... ?
Un piège maléfique et inévitable va se refermer sur cette famille sans que personne ne parvienne à y mettre fin à temps.


J'ai découvert Mary Kubica avec ce roman, et dans l'ensemble ce fut une très bonne expérience.
Ma seule ombre au tableau est la longueur de certains passages au début du roman. Ils finissent par se révéler utiles en fin de lecture, quand la dimension psychologique du roman et de ses personnage est à son comble, mais en début de lecture je n'en voyais pas tellement l’intérêt. De ce fait le premier quart du roman m'a paru un peu longuet sur les bords, d'autant qu'on rentre rapidement dans l'intrigue, on veut savoir qui est cette fille avec son bébé, alors les états d'âme d'Heidi, son enfance tout ça, ça à l'air d'être là pour épaissir le roman. Mais ça en a seulement l'air !

Car la construction du roman est assez bien pensée.
Les chapitres se succèdent, racontés par des narrateurs différents.
Nous avons Heidi, puis Chris son mari, qui tous deux racontent ce qui se passe au présent, au moment où ils le vivent.
Puis nous avons les chapitres racontés par Willow, la jeune fille du quai, qui eux se passent dans futur, après avoir été hébergée chez Heidi et Chris. Elle est interrogée par une femme sur des faits graves qu'elle a visiblement commis. Sur qui, sur quoi, pourquoi, comment.... au début nous ne savons rien, et c'est que qui nous happe. On veut savoir ce qu'elle a fait, pourquoi on l'interroge, pourquoi porte-t-elle une combinaison orange ? Que sont devenus Heidi, Chris, leur fille et le bébé ?

L'intrigue m'a agréablement fait tourner en bourrique. J'ai eu au moins une fois de la compassion pour chaque personnage avant de me laisser convaincre par l'autrice et de les détester tour à tour puis de les craindre ou encore de les suspecter ...

Ce roman démontre qu'une même histoire, peut-être tellement différente selon qui la raconte ou qui la vit. Il prouve aussi la violence des a priori, qu'ils soient négatifs ou positifs.


Je termine avec cette remarque d'Heidi, qui fait écho à une grosse partie du roman : "Qui a dit qu'être mère était facile ?"


Mon exemplaire était aux éditions Harper Collins Poche, collection NOIR.





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