Petit Pays || Gaël Faye

Résumé : "Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire.
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur... L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais."

Gaby a douze ans, en 1993. Il vit au Burundi avec sa petite soeur Ana, son père un français originaire du Jura et sa mère, une Rwandaise exilée au Burundi, qui a quitté son pays en 1963 alors qu'avait lieu un massacre important de Tutsis.
Il vivait une vie insouciante, bien loin des problèmes, avec sa bande de copains. Ils avaient établi leur QG dans un vieux combi Volkswagen abandonné, cueillaient des mangues sur les manguiers des voisins pour les manger à s'en faire exploser le ventre et une fois les fruits juteux digérés, ils allaient nager dans la rivière Muha.
Mais le 21 octobre 1993, un air de musique classique va venir obscurcir le ciel trop bleu de ce petit pays, et par conséquent, bouleverser à jamais la vie et le destin de ce jeune Gaby.

Petit Pays, a rencontré un grand succès raflant les prix comme le prix Goncourt des lycéens ou encore le prix du premier roman.
Ecrit par Gaël Faye, jeune chanteur-compositeur- écrivain né au Burundi d'un père français et d'une mère rwandaise et revenu vivre en France en 1995 à la suite de la guerre civile au Burundi, on peut se demander à quel point ce roman est autobiographique. Car, c'est ici la subtilité de l'histoire c'est qu'il ne s'agit pas d'une autobiographie mais bel et bien d'un roman.

J'ai beaucoup aimé le fait que le génocide du Rwanda et la guerre civile au Burundi soient racontés par un enfant tel qu'il le comprend lui, sans qu'on ne rentre trop dans la politique et/ou dans les histoires d'ethnies. L'innocence et l'incompréhension du jeune garçon face à ces tragiques événements qui se déroulent sous ses yeux rendent cette lecture encore plus puissante.

J'ai trouvé certains passages un peu longs, un peu inutiles ou superflus alors qu'au contraire certains étaient poignants, poétiques, et  respiraient bon l'enfance. Une hétérogénéité des chapitres, surtout au début, qui m'a d'abord freinée dans ma lecture, avant de me happer jusqu'à la fin, totalement bouleversante.

Beaucoup de passages sont bouleversants, mais j'ai choisi de relever un passage beaucoup plus léger qui m'a bien fait rire, car dans un livre comme celui-ci, cela fait vraiment du bien : "Il nous arrivait de regarder en cachette des films de sexe pour adultes, mais on n’aimait pas trop, sauf Armand, qui fixait les images avec des yeux exorbités en se frottant contre un oreiller comme un chien sur une jambe."


Mon exemplaire était aux éditions Le livre de poche.


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