Le journal de Yalda || Yalda Rahimi et Marion Ruggieri

Résumé : "Yalda prend l'avion, pour la première fois, à 17 ans. Ayant obtenu une bourse pour étudier en France, grâce au concours de sa tante, Chekeba Hashemi, qui dirige l'ONG Afghanistan Libre, et d'une journaliste de Elle, la jeune fille laisse derrière elle sa vie de réfugiée à Islamabad. La voici à Paris : capitale de la liberté, ou nouvelle aliénation ? Née à Kaboul, mais ayant surtout vécu au Pakistan, Yalda raconte le déracinement de sa famille, leur vie scandée par les déménagements, soumise aux contraintes de l'exil. Au Pakistan, sa mère et ses soeurs vivent dans une seule pièce, et chaque sortie vaut son pesant d'humiliations ou de regards inquisiteurs envers les exilés afghans. Alors, qui est-elle désormais ? Kaboul, Islamabad ou Paris ? Sur Paris, Yalda pose souvent un regard critique. Les questions affluent : du rapport amoureux à l'alimentation des animaux domestiques, de la solitude à l'appétit de consommer, elle ne nous laisse rien passer. Ce récit, qui mêle naïveté et sagesse d'esprit, malice et gravité, offre un témoignage sur le monde actuel : sorte de Lettres persanes modernes. Sous un regard apparemment frais et léger sont évoquées - avec spontanéité - des questions plus graves comme l'éducation, le port du voile ou la place de la femme dans les pays musulmans."


Je m’appelle Yalda est un livre autobiographique. Yalda Rahimi, jeune afghane de 17 ans y raconte son arrivée et sa nouvelle vie en France.
Sa famille fuit l’Afghanistan et la guerre qui y fait rage alors qu’elle est tout juste âgée de 5ans, pour aller s’installer au Pakistan.
Grâce à l’une de ses tantes qui travaille pour une ONG Franco-Afghane, Yalda se voit offrir l’opportunité d’aller étudier en France.
Chose rare, sa famille accepte de l’y envoyer au lieu de la marier, comme les traditions le veulent dans son pays.
C’est une Yalda qui n’a connu que la guerre et une vie sommaire entourée de sa famille qui débarque, « seule », à Paris.

Dans ce journal, elle raconte ses découvertes les plus drôles telles que les ascenseurs, les parkings, les escalators… toute cette technologie, tous ces aménagements propres à la culture occidentale.
Ces découvertes et la façon, honnête, dont elle nous en fait part sont attendrissantes et pareilles à celles qu’aurait pu avoir un enfant qui découvre cela pour la première fois.

Beaucoup de situations sont cocasses, comme lorsqu’elle apprend à faire du vélo ou à skier.
Dans tous ces apprentissages occidentaux, Yalda démontre une vraie force de caractère et l’on prend plaisir à la voir évoluer.
Il est aussi très intéressant de voir cette dualité qui repose en elle.
Elle vit la vie dont elle a toujours rêvé en France, mais sa famille et ses racines sont en Afghanistan. Elle se pose la question que toute personne vivant à l’étranger s’est posée au moins un jour « dois-je rester ou dois-je rentrer ? ». Le cheminement de sa réponse et de son choix est fascinant. Yalda se livre avec beaucoup de sincérité et ne cache rien de ses doutes, ses peurs, ses envies et ses rêves.
Chose que j’ai beaucoup aimé, tout le long de son journal Yalda compare les situations qu’elle vit en France à ce qu’elles sont en Afghanistan. Ainsi nous avons une comparaison du mode de vie occidental et oriental. Tout y passe, des mariages à la vie de famille, de la garde-robe aux voyages… Elle compare tout, ce qui nous permet d’avoir une compréhension encore plus grande du fossé qui sépare ses deux vies et de la complexité que peut être notre vie à nous, pour des personnes comme elle.
C’est un journal très agréable à lire. Yalda m’a fait rire et m’a émue aussi.
J’en garde un excellent souvenir, plusieurs semaines après avoir tourné la dernière page, et ça, ce n’est pas rien !

Voici une pensée de Yalda qui m'a interpellée. Simple et criante de vérité : "Chez moi, il y a le ciel et il y a la terre. À Paris, je ne vois ni l'un ni l'autre.".




Mon exemplaire était aux éditions Grasset.

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