Robert des noms propres || Amélie Nothomb

Résumé : "« Pour un écrivain, il n'est pas de plus grande tentation que d'écrire la biographie de son assassin. Robert des noms propres : un titre de dictionnaire pour évoquer tous les noms qu'aura dits ma meurtrière avant de prononcer ma sentence. C'est la vie de celle qui me donne la mort. » Le destin exceptionnel d'une petite fille prénommée Plectrude née sous les auspices les plus dramatiques et au parcours semé d'obstacles. Enfant atypique et solitaire, surdouée et incomprise, Plectrude traverse les épreuves avec la grâce d'une princesse de conte de fées et l'obstination, la certitude et la douleur d'une adolescente d'aujourd'hui."

Ce roman retrace l'enfance et l'adolescence de Plectrude, une jeune fille recueillie par sa tante après que sa mère se soit ôtée la vie en prison où elle était incarcérée pour avoir assassiné son conjoint et père de son enfant à naître.

Ce roman ne déroge pas à la règle des écrits de la Dame au chapeau, il se lit extrêmement vite.
Est-ce pour cela que je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Plectrude ? Est-ce que son caractère ne me convenait pas ? Est-ce un tout ? Je n'en sais rien.

J'ai bien aimé cette lecture, sans plus. Je n'ai éprouvé ni émotion ni compassion pour cette enfant, puis adolescente, qui se sent incomprise et spéciale.
Le personnage de la tante m'a irritée tout au long de ma lecture.
Alors entre mon exaspération pour la tante et mon indifférence pour Plectrude, la lecture m'a semblé fade. Pas ennuyeuse non, loin de là, mais fade.

Les sujets tels que (entre autre) l'anorexie, l'adoption, la différence et le mal-être scolaire sont abordés, et je regrette qu'ils ne l'aient pas été par des personnages un peu plus charismatiques. Sans doute que certains trouveront en Plectrude le charisme suffisant, malheureusement je ne peux que passer mon tour.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Amélie Nothomb a traité la désillusion de Plectrude quand celle-ci doit abandonner ses rêves, la façon dont elle s'en relève, dont elle s'occupe de sa tante/mère qui vivait ses rêves à travers elle et qui sombre dans une anorexie terrible. J'aurais aimé que ce soit un peu plus creusé, que cette relation toxique et malsaine "mère"/fille soit plus développée, il y avait du potentiel. Amélie sait le faire, Antéchrista en est la preuve. Peut-être n'est-ce pas un hasard si ce dernier est publié l'année qui suit la publication de Robert des noms propres.

Je trouve également que l'histoire aurait dû s'arrêter au moment où Plectrude sort de l'adolescence et accepte sa vie à venir.
Je ne vois pas l'intérêt du caméo final, il n'apporte (à mon goût) aucun intérêt à l'histoire.

De cette lecture, je garderai longtemps en mémoire cette phrase, que je trouve absolument sublime : "Comme quoi il n’est qu’une clef pour accéder au savoir, et c’est le désir."



Mon exemplaire était aux éditions Le livre de poche.

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