La fille dans l'écran || Lou Lubie et Manon Desveaux

Résumé : "Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. Ses recherches d'inspiration la conduisent à contacter Marley, une photographe installée à Montréal.

De son côté, Marley a abandonné sa passion pour la photo pour se laisser porter par une vie sociale trépidante  : un job alimentaire, un amoureux québécois...

Les deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser sur internet un lien plus fort que la distance et le décalage horaire, qui va grandir de façon troublante jusqu'à la rencontre..."


Je lis très peu de BD. Je m'accorde quelques romans graphiques, mais cela reste encore rare.
Alors comment et pourquoi j'ai acheté La fille dans l'écran ? J'ai tout d'abord été séduite par ce défi que je trouvais original; celui de faire une BD avec 2 personnages, chacun dessiné par une personne différente. Cela veut donc dire 2 styles graphiques différents au sein d'une même BD. Ma curiosité a été piquée au vif.
L'histoire m'a semblé attrayante, je me suis dit que c'était complètement le genre de chose que j'avais envie de lire en BD.

Nous suivons deux jeunes filles Coline, qui vit en France, et Marley, qui vit au Canada, et qui se rencontrent par hasard sur internet. L'entente est immédiate, et une très forte amitié va naître entre elles, chacune trouvant en l'autre le réconfort et le soutien qui lui manque au quotidien.
Quelques mois plus tard une opportunité de rencontre entre les deux jeunes filles va se présenter, oseront-elles franchir le pas ? Leur amitié se verra-t-elle renforcée ?

Gros gros gros coup de coeur pour cette histoire !
Avant de parler du graphisme, je m'attarde un peu sur le fond de l'histoire.
J'ai trouvé ça très "dans le temps", très représentatif de la vie des jeunes de 20 à 35 ans (grosse fourchette); les petites habitudes de cette génération sont comme de petites madeleines de Proust cachées dans les vignettes (Netflix, l'omniprésence des textos/de Whatsapp, de selfies) mais aussi très représentatif des problématiques de vie et des questionnements de cette génération au sujet de leur avenir.
De plus la relation virtuelle entre Coline et Marley est, à mon sens, très bien représentée. On arrive tant dans les dessins que dans la narration, à sentir le manque, la frustration, l'impatience et la douleur que peut devenir une relation à distance.

Niveau graphisme, j'ai un peu plus préféré le trait de Lou Lubie qui dessine Marley. Avis très personnel et subjectif qui n'engage que moi, j'ai aimé les détails, la précision des décors...
Mais mention spéciale pour la représentation des immeubles style Haussmanniens par Manon Desveaux ! Je ne saurais dire pourquoi, mais je suis restée admirative devant les rues de Paris !
Je ne sais pas si Manon Desveaux dessine toujours en noir et blanc, si c'est sa patte, mais j'ai parfois trouvé dommage que Coline semble en permanence éteinte, elle aurait bien mérité un peu de couleurs, même du pastel.
J'ai trouvé que pour les deux personnages les émotions étaient très bien retranscrites graphiquement, que ce soit pour Coline ou pour Marley !

C'est vraiment un sans fautes pour moi ! Je recommande fortement cette BD, vous passerez un chouette moment avec Coline et Marley !

Plusieurs vignettes méritaient d'être mises en lumière, mais je pense que celle qui m'a fait le plus rire c'est celle-ci (avouez qu'on y est tous passés) : 




Mon exemplaire était aux éditions Marabulles. 

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