Je m'appelle Budo || Matthew Dicks

Résumé : Aussi longtemps que Max croit en moi, j'existe. Les gens disent que c'est ça qui fait de moi un ami imaginaire. Ce n'est pas vrai : j'ai mes idées et ma vie en dehors de lui. Mais j'étais là le jour où il a disparu. Je sais qu'il est en danger. Et je suis le seul à pouvoir l'aider.

Budo est l'ami imaginaire de Max, un jeune garçon porteur d'autisme.
Il a été inventé par ce dernier lorsqu'il avait 4 ans. Aujourd'hui âgé de 7 ans, Max croit toujours en Budo, car si Max avait cessé de croire en Budo, celui-ci n'existerai plus. Telle est la destinée des amis imaginaires.
L'ami imaginaire, comme son nom l'indique, ne peut être vu que par son inventeur. L'inventeur d'un ami imaginaire est généralement très jeune, et l'ami imaginaire vient au monde comme il a été imaginé.Parfois très simplement, sans bouche, sans bras, sans jambes, sans oreilles, en forme de chien, droit comme un bâton... il existe autant d'amis imaginaires différents qu'il y a de petits garçons et de petites filles dans le monde.
Mais, de par son trouble autistique, Max pense différemment des enfants de son âge. C'est pour cela que Budo a été imaginé comme un humain, il a la parole, il peut se déplacer, il peut entendre et réfléchir, et donc aider Max à surmonter les agressions que représentent pour lui la vie en collectivité.

Mais un jour, à l'école Max est enlevé. Budo, qui a tout vu et tout entendu sait qui a kidnappé Max mais ne sait pas où il a été emmené car il n'a pas réussi à le suivre.
Alors comment faire pour aider Max ? Budo ne peut pas être vu et entendu par les policiers, ces mêmes policiers qui ne cherchent pas Max où il faut et qui ne croient pas à un kidnapping.
Le retour de Max ne dépend que de Budo, il va devoir le sauver tout seul.

Je m'appelle Budo est une assez bonne surprise.
J'en avais entendu beaucoup de bien, mais n'aimant pas les histoire fantastiques ou relevant d'un monde imaginaire, j'appréhendais un peu.
Je retiens que ce côté imaginaire est traité avec beaucoup d'intelligence, au point que cela semble réel ! J'en suis parfois arrivée à me demander "Et si c'était possible ?".
Je n'ai pas non plus eu l'impression de lire une histoire pour enfant ou pré-ado bien qu'il s'agisse d'un livre jeunesse excepté à de rares occasions lorsque Budo répète beaucoup de fois les mêmes choses.
Qu'il répète 3 fois dans une demi page qu'il a des oreilles contrairement aux autres amis imaginaires et donc qu'il peut entendre, lui, me semble être un peu excessif. Et quand cette information revient tous les 2 ou 3 chapitres, on a envie de lui dire que nous ne sommes pas (encore) frappés d'amnésie, donc qu'il arrête de nous rabâcher sans cesse les mêmes chose et s'active un peu plus pour aller sauver Max.
J'avais l'impression que l'auteur voulait sans arrêt justifier certaines actions, ou non actions justement, de Budo et d'autres amis imaginaire en réexpliquant sans cesse les règles des amis imaginaires.
Moi quand on m'explique une fois, j'ai pour habitude de retenir, mais ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde...

Outre ce petit couac, c'est une lecture vraiment intéressante qui, sans jamais le nommer, parle d'autisme. Max en est donc porteur, et Budo décrit avec justesse et parfois avec naïveté les obsessions et les difficultés de Max.
A travers Budo nous découvrons aussi comment l'autisme est difficile à gérer pour des parents. Comment les réactions peuvent être différentes et diamétralement opposées, comment la famille et les amis réagissent... C'était vraiment intéressant d'avoir un point de vue extérieur, neutre et neuf.

C'est vraiment un livre que je recommande à quiconque aime la littérature adolescente/jeunesse et/ou la littérature sur l'autisme.
Après, si vous êtes habitués à de la lecture plus mature, passez votre chemin.


J'ai beaucoup aimé cette réflexion de Budo : "Les monstres qui n'ont pas l'air d'être des monstres sont les pires."


Mon exemplaire était aux éditions Flammarion.

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