Je sais pas || Barbara Abel

Résumé : "C'est le grand jour de la sortie en forêt de l'école maternelle des Pinsons : un avant-goût de vacances. Tout se déroule pour le mieux jusqu'au moment du retour, quand une enfant manque à l'appel. Emma, cinq ans, a disparu. C'est l'affolement général. Que s’est-il passé dans la forêt ? À cinq ans, on est innocent. Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?"


Quelle lecture étrange ! Quelle lecture addictive !

Mylène est professeur des écoles, elle participe avec l'école maternelle de la ville à une sortie scolaire pédagogique en forêt durant laquelle les enfants doivent, par groupe, construire une petite cabane, et élire la plus réussie en fin de journée.
Elle encadre l'activité avec ses collègues, quand, à l'heure de reprendre le bus pour rentrer à l'école, la jeune Emma manque à l'appel. Avant d'appeler la police Mylène et ses collègues partent à sa recherche en forêt.

Le pitch était, pour moi, très accrocheur et je m'attendais à lire une certaine histoire, une certaine intrigue. Ce que j'ai eu sous les yeux était très loin de ce à quoi je m'attendais et pourtant, j'ai adoré !
Tout d'abord, fait très étrange pour moi, je n'ai eu d'empathie pour aucun personnage, qu'il soit principal ou secondaire. Ils m'ont tous semblé ou froids, ou distants, ou méchants, ou mauvais mais aussi faux et énervants.
Dans mes lectures j'ai besoin de m'attacher aux personnages, ou bien au moins à l'un des personnages sinon je m'ennuie et je n'entre pas dans l'histoire. Et bien malgré cela, il m'a été impossible de lâcher le livre, ce qui à ma propre échelle de jugement, rend ce livre si particulier !
Bien qu'aucun ne soit attachant, ils ont tous (et je dis bien tous), une double face, dont le machiavélisme de leur face sombre est terrifiant !

De plus, l'histoire se passe seulement sur trois jours, mais il n'y a aucune longueur, à aucun moment je n'ai trouvé de passage(s) superflu(s), ce qui est souvent le cas pour moi lors de lecture de thrillers.
Là encore c'est surprenant, dans le bon sens du terme !

L'intrigue est tellement intéressante. Nous avons le point de vue de tous les personnages, nous pensons tout savoir, tout comprendre, être les témoins silencieux de drames qui se jouent sous nos yeux et s'entremêlent. Mais Barbara Abel nous piège là où l'on ne s'y attend pas ! Naïfs que nous sommes et qui pensons avoir les clés de l'histoire !

J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice, c'était une première pour moi.
Cependant j'ai parfois eu l'impression qu'elle répétait des expressions ou des phrases mot pour mot d'une page à l'autre, je n'ai pas réussi à savoir si c'était voulu ou bien si Barbara Abel manquait de synonymes !

Je termine cette chronique par un passage qui m'a fait rire ! Même les adultes restent de grands enfants... !
"— On a trouvé le numéro de téléphone du père, annonce l’agent à l’autre bout de la ligne.
— Parfait ! Je prends note.
Dupuis s’empare d’un stylo et griffonne une succession de chiffres sur un bout de papier.
— Et son nom ? demande-t-il à son interlocuteur.
— Papa.
— Très drôle.
— Je n’ai pas d’autres infos, chef. On a juste trouvé un carnet d’adresses dans lequel le numéro est inscrit à la lettre P. Pour « papa »."


Mon exemplaire était aux éditions Pocket.


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