La meilleure d'entre nous || Sarah Vaughan

Résumé : "Angleterre, de nos jours. Le concours pour élire la nouvelle Kathleen Eaden a commencé! Cinq candidats sont en lice, réunis par une passion commune. Mais la confection d'un cheesecake ou d'un paris-brest ne suffit pas toujours à faire oublier les blessures et les peines. 

Jenny, la cinquantaine tout en rondeurs, délaissée par son mari ; Vicki, qui aspire à plus qu'à élever son petit Alfie ; Claire, la jeune caissière mère célibataire qui ne rêve même plus d'une autre vie ; Karen, dont l'apparente perfection dissimule bien des secrets ; sans oublier Mike, veuf en pleine thérapie culinaire... Au cours d'une compétition aussi gourmande qu'échevelée, tous apprendront que l'art de la vie est au moins aussi difficile que celui de la pâtisserie."


Kathleen Eaden, la plus grande pâtissière du XXe siècle que l'Angleterre ait connue s'est éteinte depuis tout juste un an quand est lancé un grand concours national afin de trouver son ou sa remplaçante.
Reine de la pâtisserie, à la vie aussi parfaite que ses gourmandises, Kathleen Eaden a fait rêver des générations d'hommes et de femmes. Simples amateurs de pâtisserie ou véritables passionnés, enfants gourmands ou maris gloutons, tous ont une histoire de coeur (et de ventre) avec les pâtisseries de Kathleen Eaden.

Comment réussir à rivaliser avec l'indétrônable Mrs Eaden ?
C'est ce que vont essayer de comprendre et de faire les cinq candidats sélectionnés pour le concours.
Jenny, Karen, Claire, Vicki et Mike.

Contrairement à Kathleen Eaden, leur vie n'est pas parfaite et lisse comme les gâteaux de cette dernière.
Tous gardent en eux des blessures, de la colère ou bien des regrets et voient en l'art de la pâtisserie un exutoire leur permettant, pour un temps, de panser leurs douleurs et leur peine.

Tout au long de l'histoire nous découvrons les parcours de vie plus ou moins chaotiques de nos cinq pâtissiers en herbe et nous comprenons en quoi et pourquoi la pâtisserie est leur exutoire, leur bulle d'air.
Parallèlement, nous découvrons que nul n'est parfait, et encore moins Kathleen Eaden, qui derrière son sourire de femme heureuse et parfaite aux pâtisseries exquises, cache de profondes blessures que nul ne peut imaginer.

J'ai adoré cette lecture, que je pensais plus légère qu'elle ne l'est en réalité.
Les thèmes abordés peuvent être difficiles et lourds, la pâtisserie n'est qu'une vitrine dans ce roman.

Cependant, le traitement inégal des cinq candidats au concours m'a dérangé. En effet, la vie et les blessures de certains personnages sont longuement développés, alors que certains, dont Mike, le seul homme, est à peine évoqué alors qu'en tant qu'homme veuf et père de deux enfants, il m'aurait beaucoup plu d'en apprendre plus sur lui. Le personnage de Claire est aussi peu développé contrairement aux trois autres, Jenny, Vicki et Karen.
Après je n'ai pas accroché au vécu et aux blessures de Karen. C'est le seul personnage qui garde ses émotions pour elle, qui est toujours dans le contrôle.  Cela va de paire avec son vécu, mais je suis hermétique à ce genre de personnage, malheureusement.En apprendre plus sur elle ne m'a pas fait changer d'avis à son égard.  Dans chaque histoire il faut bien un personnage auquel on n'accroche pas. Pour moi c'est tombé sur elle, dommage.

J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman où les récits des candidats essayant petit à petit de remettre de l'ordre dans leur vie, qui au départ leur semblait misérable, font écho à la vie de Kathleen Eaden, qui elle au contraire, voit sa vie parfaite se craqueler de toutes parts.

Il s'agit d'un chouette roman qui nous montre qu'il ne faut pas juger la vie de ceux que l'on ne connaît pas, même si l'herbe parait plus verte chez eux.... enfin, plutôt si le glaçage parait plus brillant chez eux !

Pour terminer, voici un extrait qui résume assez bien l'esprit du livre : "Jenny, elle, semble à cran. La semaine dernière, elle se pliait en quatre pour se montrer aimable. Aujourd’hui, elle n’engage pas la conversation et ne paraît d’ailleurs pas vouloir être dérangée. Après un examen plus attentif, Claire constate qu’elle n’est pas seulement préoccupée ou distante : son regard est presque mort. Quelque chose serait-il arrivé pendant qu’ils s’entraînaient, chacun de leur côté, à améliorer leurs macarons au chocolat, leurs sablés ? La vie aurait-elle suivi son cours, loin d’un four préchauffé et d’une plaque à pâtisserie beurrée ? "

Mon exemplaire était aux éditions France Loisirs.

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