Ce n'était qu'une simple promesse || Yann Déjaury

Résumé : "1995, Bretagne, six amis passent leurs vacances ensemble. Grande insouciance, petits bonheurs, l'envie de ne jamais se séparer et une promesse scellée dans le granit: celle de se retrouver dans 20 ans, qu'importe les aléas.

2015, la vie les a rattrapés et, le jour venu, un seul a tenu son engagement. Malgré cet acte manqué, il organise un séjour ludique dans une demeure somptueuse. Simple assouvissement de curiosité de ce que chacun est devenu ou douce envie de retrouver leur connivence perdue ? De non-dits en secrets, sa véritable motivation bouleversera leur existence à jamais. "

Quel énorme coup de coeur !
Vous prenez 6 amis, vous les placez en huit-clos dans un lieu paradisiaque, vous y ajoutez une pincée de nostalgie, un soupçon de suspense et pour finir, une touche finale de bienveillance, et vous obtenez un roman touchant, drôle et percutant !
Vous dire que j'ai passé une bonne lecture serait un euphémisme tant j'ai dévoré cette histoire !

L'histoire est divisée en deux époques.

La première se déroule en 1995, les 6 amis partent en camping à Plélo en Bretagne.
La narrateur, Eric, l'un des 6 de la bande, nous raconte le déroulement de cette folle semaine, sous fond d'alcool, de blagues et de rires, de peurs et de promesses... et notamment celle de se retrouver 20 ans plus tard quoi qu'il advienne.

Nous faisons ensuite un bond dans le temps de 20 ans. Nous sommes en 2015 et l'heure des retrouvailles à sonnée.
Ce rendez-vous, manqué par Eric et 4 autres de ses compères, se rappelle à eux quand ils reçoivent tous une mystérieuse enveloppe, les invitant à passer une semaine dans une demeure cossue tous frais payés.
Personne ne sait lequel des 6 est à l'origine de cette invitation, et chacun assure qu'il n'en est pas l’instigateur. Ils auront une semaine pour deviner l'identité du mystérieux organisateur et découvrir ses réelles motivations.

J'ai beaucoup aimé la plume de Yann Déjaury, que j'ai trouvée accessible, fluide et précise.
La psychologie du personnage central de cette histoire, Eric, est vraiment poussée, rien ne lui est épargné, et j'ai trouvé que cela a été fait avec énormément de justesse. Jamais ses sentiments, ses ressentis ou ses questionnements, ne m'ont semblé faux ou surjoués.

J'ai beaucoup apprécié les nombreuses références musicales, littéraires ou encore cinématographiques, qui m'ont toutes faites sourire et fredonner. Un livre parsemé de petites madeleines de Proust, notamment dans la partie correspondant à l'année 1995 !
De plus, le suspense est dingue, on se prend de suite au jeu et dès la réception de cette  mystérieuse missive j'ai eu envie de savoir de qui elle venait, qui organisait tout cela, et surtout pourquoi ! Les pages se sont tournées à une vitesse folle, j'aurais aimé que cette histoire dure plus longtemps encore.

L'auteur nous balade à sa guise, parsemant des petits indices par-ci par-là, encore faut-il savoir les interpréter correctement. Nous, lecteurs, nous nous retrouvons dans la même situation que ces personnages qui doivent découvrir l'identité de leur hôte grâce à des indices qu'ils récoltent au compte goutte chaque jour.
J'ai eu l'impression, moi aussi, de jouer avec eux, de faire un peu partie de la bande.

Les derniers chapitres, plus particulièrement, m'ont fait ressentir de chouettes émotions, comme j'aime en ressentir dans mes lectures. J'aime rire, être émue, être dupée, être énervée aussi parfois, et cette histoire m'a vraiment fait passer par tout cela.
Quand toutes mes attentes sont ainsi comblées, c'est à mon sens la définition d'un coup de coeur littéraire !

Si vous aimez le suspense, les histoires d'amis, les secrets, les drames, les devinettes, les blagues et les leçons de vie qui font réfléchir bien après avoir refermé le livre, alors foncez les yeux fermés - mais je vous conseille quand même de les ouvrir, vous lirez mieux !


Pour terminer, j'ai choisi de mettre en lumière l'un des nombreux questionnements d'Eric, qui, je l'avoue, m'a fait réfléchir quelques minutes : "Ne me suis-je pas laissé porter par la réussite dans une société de consommation où le verbe "avoir" est le plus important des verbes ? Tout ça au détriment d'une vie qui mériterait d'être plus spirituelle, moins ancrée dans le matérialisme, plus libre et au service de nos proches qui vieillissent ou grandissent sans que nous nous en apercevions."


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