1984 || George Orwell

Résumé : "Souriez, vous êtes filmés. Londres, 1984. Voici Winston Smith, employé au Ministère de la Vérité, chargé de réécrire l'histoire afin qu'elle s'accorde avec la version officielle. Voici les télécrans qui diffusent en permanence les messages de propagande et espionnent sans relâche chaque individu. Voici Julia, rencontrée lors des Deux Minutes de la Haine quotidiennes et obligatoires où l'on conspue le Traître Emmanuel Goldstein, qui aura maille à partir, comme Winston, avec la Police de la Pensée. Voici la novlangue qui dépouille le langage de ses inflexions subversives, qui le réduit à un rôle informatif. Et surtout, voici Big Brother, aujourd'hui passé au stade de figure mythique, symbole de la surveillance et de l'oppression totalitaire."


Je plaide coupable, il est vrai que je n'avais jamais lu ce classique. Et est encore plus vrai qu'avant l'année dernière je ne souhaitais pas m'y intéresser.
Aujourd'hui je viens apporter mon ressenti, et de ce fait, réparer ce que désormais je peux qualifier de deux grosses erreurs.

Que dire de plus que tout ce qui a été (très justement) dit et redit ? Et bien rien de nouveau, mais je me devais d'en laisser une trace de lecture.

Il est édifiant de voir à quel point, même aujourd'hui, ce livre est encore visionnaire.
Oui Big Brother est une caricature de Staline. Mais il pourrait tout aussi bien prendre le visage de nombreux autres.
Oui la vie qui y est décrite peut faire penser au communisme d'après guerre, aurait pu faire penser au nazisme si celui-ci avait perduré. Une belle peinture de plusieurs totalitarismes passés. Mais nous sommes en 2019 et ce qui y est décrit me rappelle fortement ce qu'il se passe encore de nos jours en Chine, où si l'on est en opposition avec la politique, on disparaît du jour au lendemain. Encore plus récemment nous avons eu l'exemple atrocement réel du journaliste Jamal Khashoggi assassiné car il était un fervent opposant au prince héritier d'Arabie Saoudite.
Que dire encore sur ces informations caduques et embellies que le pouvoir fait gober au peuple. Cette propagande qui, nous lecteurs, nous semble insensée est pourtant bien présente en Corée du Nord, de façon très semblable à celle dépeinte dans 1984.

Nous le remarquons de plus en plus, dans les pays dits démocratiques, dans des Républiques, les politiques nous mentent, nous cachent des choses. Cela a toujours été le cas, et cela le sera toujours. Nous êtres humains nous sommes tous les Winston d'un Big Brother, et ce à différentes échelles dépendamment de notre lieu de naissance et de vie.

Comment ne pas être pétrifié par cette si juste vision d'une société qu'on abrutie et que l'on aseptise ?

A cela s'ajoute cette fin si dérangeante, si désarmante qui oblige à réfléchir, et qui fait froid dans le dos.

Oui, 1984 est un chef d'oeuvre, une prouesse littéraire.

J'ai aimé ce passage : "Leur étreinte a été une bataille, leur jouissance une victoire. Un coup porté au Parti. Un acte politique."


Mon exemplaire était aux éditions France Loisirs.

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