Que ta volonté soit faite || Maxime Chattam

Résumé : "Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S'il n'y avait Jon Petersen.
Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin.
Et là... sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous."


Stupéfiant !
Carson Mills, petite ville américaine, milieu des années 50 voit naître Jon Petersen, fils d'un jeune suédois qui vient d'emménager aux Etats-Unis avec son père et ses sœurs.
Très vite, la tranquillité de Carson Mills se verra troublée par des actes de cruautés et de violences auxquels Jon Petersen n'est pas étranger.
Pendant une trentaine ou une quarantaine d'années nous allons suivre la vie de Jon, nous rendant témoins impuissants de ses crimes. Tel un véritable psychopathe il va faire vivre l'enfer à quiconque aura le malheur de croiser son chemin.

Les actes décrits par le narrateur (qui n'est pas Maxime Chattam, comme il le précise dès le départ) sont d'une violence inouïe, mais surtout d'une gratuité telle que cela nous retourne l'estomac.
Nous assistons à la naissance d'un psychopathe, et à une escalade incontrôlée de sa cruauté tout au long du roman, en nous demandant jusqu'où Jon peut aller, va aller. C'en est terrifiant.

La fin est magistrale, inattendue même si je m'en suis un peu doutée en lisant quelques chroniques couplées au résumé de l'auteur. Mais cela n'a pas gâché mon plaisir pour autant, tant elle est bien ficelée.

La religion est très présente et j'ai beaucoup aimé son opposition à la justice, très intelligemment fait. Jamais ne j'ai eu l'impression que le narrateur essayait de me convaincre ou d'imposer ses idées, notre libre arbitre était totalement respecté.

Les personnages, outre Jon Petersen, sont très attachant, comme par exemple le Shérif et sa femme, RIP ou encore les sœurs de Jon, pour ne citer qu'eux.

Il s'agit d'un livre noir dans lequel coulent beaucoup de sang et de larmes.
Addictif !


Le passage que j'ai choisi est un passage un peu difficile, mais sa dernière phrase m'a complètement retournée, plusieurs jours après ma lecture, il me hante encore :
"Lorsqu’il devinait la pression sur le point de l’enivrer, il filait du côté de la gare et il attrapait une des prostituées qui guettaient le chaland aux comptoirs de bars enfumés ; la plupart du temps il ne se donnait même pas la peine de les emmener dans une chambre d’hôtel miteux, la banquette de sa voiture faisait l’affaire, il plantait son déverseur à pression dans leur bouche et leur écrasait la nuque jusqu’à ce qu’elles s’étranglent avec une pleine ventrée de son jus. En général il fallait rallonger la note de quelques billets pour faire passer la brutalité de son bouquet final, mais Jon apprit vite à bien choisir les filles : les plus désespérées, en général les plus jeunes, et aussi celles dont le regard flottait dans d’autres réalités, les junkies prêtes à n’importe quoi pour se payer une dose. Celles-là s’étouffaient, son dard fiché contre leur glotte, son foutre glissant directement dans leur gorge, mais elles ne disaient rien. C’est ce qui fait la différence entre un être humain et une épave, lorsqu’on n’a même plus la dignité de protester."



Mon exemplaire était aux éditions Albin Michel.

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