Dom Juan ou le festin de Pierre || Molière

Résumé : "Aimer toutes les femmes, les posséder toutes, tel est le rêve de Dom Juan. À ce jeu cruel, il consacre sa vie, allant jusqu'à tuer pour satisfaire son désir. S'attaquant à l'aristocratie comme au peuple, à la morale comme à la religion, sa révolte prend de la grandeur dans l'excès. On voudrait souvent rire ; on ne le peut pas toujours ; Molière le dit bien : «Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose.»"

Avant de commencer je me sens obligée d'expliquer quelques petites choses.
Je ne suis pas du tout une adepte des classiques de la littérature française, et encore moins des pièces classiques.
Mon métier m'oblige parfois à lire (ou relire) certaines œuvres classiques. Je n'avais jamais lu Dom Juan, c'était donc une première pour moi.
Cependant ce n'était pas une première en ce qui concerne Molière car j'ai un très bon souvenir de ma lecture des Femmes Savantes ainsi que de la seule pièce de théâtre classique que je suis allée voir, George Dandin.
Mon état d'esprit avant cette lecture était donc mitigé. Je n'aime pas les lectures classiques mais je ne me sentais pas en terre inconnue avec Molière.

C'est donc tout aussi mitigée qu'au départ que je termine cette lecture.

Cette comédie en cinq actes nous raconte l'histoire d'un noble, Dom Juan, qui a pour habitude de courir les femmes. Il est toujours accompagné de Sganarelle, son valet quelque peu moralisateur !
Dans l'acte I, Dom Juan se prépare à quitter le palais et sa femme Elvire, afin d'aller courtiser d'autres demoiselles à la campagne.
Son comportement en irrite plus d'un autour de lui, et comme Sganarelle, nombreux seront ceux qui, à leur manière, essaieront de le raisonner ou de se venger.
Des thèmes importants seront discutés, comme la religion, la médecine, la morale ou encore les sentiments.

Cette comédie m'a fait l'effet d'une longue fable de La Fontaine. On voit un peu venir la fin sur le fond sans en connaître vraiment la forme; de toute façon comment aurions nous pu le deviner ?
Je suis un peu restée sur ma faim avec cette fin, tellement soudaine, tellement inattendue sur la forme.
Cependant j'ai beaucoup aimé la morale de cette pièce. En essayant de me replacer à l'époque, je la trouve même avant-gardiste car oser dénoncer l'attitude des hommes envers les femmes était osé !

Ce qui m'a gênée dans ma lecture sont les passages avec les paysans, Pierrot, Charlotte et Mathurine.
Passages très difficiles à lire pour moi. Ce mélange de vieux français et de dialecte paysans a été éprouvant.
On se retrouvait avec un texte où tous les 3 mots étaient annotés pour être traduits en fin de page ce qui donnait des pages assez confuses et pas agréables à lire. J'aurais préféré qu'il nous soit proposé une version français actuel en bas de page ou en annexe du livre pour être sûre de comprendre tout ce que je lisais, car même avec les annotations je n'en comprenais que les trois quarts. Quitte à lire un grand classique, autant le comprendre entièrement. Enfin ce n'est que mon avis de non initiée au genre. Peut-être que pour d'autres plus habitués cela passe mieux.

Gros point positif pour terminer, la pièce se lit très vite.

J'ai bien aimé ce passage au sujet de la religion et des croyances:
SGANARELLE.— Voilà un homme que j'aurai bien de la peine à convertir. Et dites-moi un peu,
encore faut-il croire quelque chose. Qu'est ce que vous croyez? 
DOM JUAN.— Ce que je crois?
SGANARELLE.— Oui.
DOM JUAN.— Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont
huit.
SGANARELLE.— La belle croyance, que voilà! Votre religion, à ce que je vois, est donc
l'arithmétique? 



Mon exemplaire était aux éditions Folio, collection Classique.

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