Résumé : "Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers...
Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l'uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés... Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures...
Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité."
Quel merveilleux livre !
Il regroupe 4 douloureuses et longues années de lettres de poilus, envoyées à leurs femmes, mères, sœurs, cousines, amis...
Des lettres essayant mais n'arrivant pas à retranscrire l'horreur du front et des tranchées à ceux restés à l'arrière.
Des lettres dures, révoltantes, tristes, drôles parfois. Des lettres dénuées de rage, de haine. Des lettres où les soldats savent très bien pourquoi ils sont là, et ce qu'ils ont à faire et où ils acceptent le sort funeste qui les attend les bras ouverts, d'une façon qui me sidère encore maintenant et qui force mon admiration.
J'ai été très émue de lire certaines lettres où des pères expliquaient à leurs enfants que les Boches, les allemands qui se battaient en face d'eux, n'étaient malgré tout que des êtres humains eux aussi, n'ayant pas non plus voulus cette guerre, et conscients que leurs conditions de vie sont les mêmes que les leurs et qu'ils avaient conscience en les tuant, qu'ils tuaient un fils, un mari, un père...
Les histoires sur la trêve de Noël aussi sont merveilleuses et belles.
Ce livre comporte aussi quelques lettres de soldats allemands, et il est intéressant de lire que le moral des armées françaises et allemandes était dicté par les mêmes choses, au même moment, le moral qui flanche à cause de la pluie, du froid, des rats, le printemps qui redonne un peu de force et d'espoir ... Bref lire ces lettres écrites dans les deux camps et qui parlent et racontent les mêmes choses sont très émouvantes.
Mention spéciales aux dernières lettres des "Martyrs de Vingré". Je ne connaissais pas cette histoire, j'en ai été tout particulièrement émue et retournée.
Juste un petit bémol, je n'ai pas trop compris la construction du livre et des chapitres.
J'aurais aimé que les lettres soient placées en ordre chronologique pour pouvoir ainsi mieux suivre l'état d'esprit des soldats tout au long de la guerre.
J'ai été très touchée par le petit bout de lettre d'Arthur : "[...] j'espère quand même que ma bonne étoile ne me quittera pas, mais seulement voilà, l'attaque est à 8 heures du matin et il n'y a plus d'étoiles."
Mon exemplaire était aux éditions Librio (document).
Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l'uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés... Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures...
Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité."
Quel merveilleux livre !
Il regroupe 4 douloureuses et longues années de lettres de poilus, envoyées à leurs femmes, mères, sœurs, cousines, amis...
Des lettres essayant mais n'arrivant pas à retranscrire l'horreur du front et des tranchées à ceux restés à l'arrière.
Des lettres dures, révoltantes, tristes, drôles parfois. Des lettres dénuées de rage, de haine. Des lettres où les soldats savent très bien pourquoi ils sont là, et ce qu'ils ont à faire et où ils acceptent le sort funeste qui les attend les bras ouverts, d'une façon qui me sidère encore maintenant et qui force mon admiration.
J'ai été très émue de lire certaines lettres où des pères expliquaient à leurs enfants que les Boches, les allemands qui se battaient en face d'eux, n'étaient malgré tout que des êtres humains eux aussi, n'ayant pas non plus voulus cette guerre, et conscients que leurs conditions de vie sont les mêmes que les leurs et qu'ils avaient conscience en les tuant, qu'ils tuaient un fils, un mari, un père...
Les histoires sur la trêve de Noël aussi sont merveilleuses et belles.
Ce livre comporte aussi quelques lettres de soldats allemands, et il est intéressant de lire que le moral des armées françaises et allemandes était dicté par les mêmes choses, au même moment, le moral qui flanche à cause de la pluie, du froid, des rats, le printemps qui redonne un peu de force et d'espoir ... Bref lire ces lettres écrites dans les deux camps et qui parlent et racontent les mêmes choses sont très émouvantes.
Mention spéciales aux dernières lettres des "Martyrs de Vingré". Je ne connaissais pas cette histoire, j'en ai été tout particulièrement émue et retournée.
Juste un petit bémol, je n'ai pas trop compris la construction du livre et des chapitres.
J'aurais aimé que les lettres soient placées en ordre chronologique pour pouvoir ainsi mieux suivre l'état d'esprit des soldats tout au long de la guerre.
J'ai été très touchée par le petit bout de lettre d'Arthur : "[...] j'espère quand même que ma bonne étoile ne me quittera pas, mais seulement voilà, l'attaque est à 8 heures du matin et il n'y a plus d'étoiles."
Mon exemplaire était aux éditions Librio (document).
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