Ni d’Ève ni d'Adam || Amélie Nothomb

Résumé : "Ça y est, le Nothomb nouveau est arrivé, comme chaque année pour la rentrée littéraire ! Cette fois, c'est plutôt une bonne nouvelle, avec un roman qui prend pour cadre le Japon, pays de cour d'Amélie Nothomb, dont elle a déjà si bien parlé dans son best-seller Stupeur et Tremblements.

Ici, la narratrice entreprend de donner des cours de français à des Japonais dans l'espoir de mieux maîtriser. la langue nippone. Et voilà le tonique Rinri qui pointe son joli minois et entend progresser en français aux côtés d'une professeure compétente... 

Rinri ? C'est un étudiant un peu loser qui a raté son entrée dans les plus prestigieuses universités japonaises et qui est un le rejeton de la haute bourgeoisie tokyoïte. C'est surtout un jeune homme avec qui le dialogue des cultures s'établira. jusqu'à la relation sentimentale, avec son lot de conventions sociales délirantes, entre une mémorable présentation de la professeur à la belle famille et quelques quiproquos drolatiques. 

Un excellent roman, théâtral et fantasque, comme seule Amélie Nothomb sait les faire. "

Suite à ma lecture de La Nostalgie Heureuse, j'ai eu envie de découvrir Rinri, le fiancé Tokyoïte d'Amélie Nothomb dans le début des années 90.
Elle m'avait touchée en évoquant ce jeune homme et leur relation, et j'avais été encore plus touchée lorsqu'elle le revoyait et qu'ils évoquaient ensemble, et surtout lui, leurs souvenirs.

C'est donc moins d'une semaine après que j'ai commencé Ni d’Ève ni d'Adam... que j'ai dévoré !
J'ai commencé ce livre très enthousiaste à l'idée de jouer la petite souris et d'observer la naissance de ce couple atypique !
La première partie du livre est drôle, très drôle. J'ose penser que Rinri est au japon ce qu'Amélie est pour nous en Europe, un adorable extra-terrestre. C'est du moins ce que j'ai ressenti, et j'ai éprouvé une affection folle pour ce garçon, d'une gentillesse et d'une bienveillance sans borne.

Le milieu du livre m'a un peu moins intéressé. J'ai retrouvé ce qui me dérange dans les œuvres non-fictionnelles d'Amélie Nothomb. Cette espèce de folie qu'elle exprime sur des événements vécus de façon onirique. A quel point c'est réel? A quel point c'est fantasmé ? A quel point c'est arrangé ? Bref elle me perds toujours quand elle part dans ses onirismes.

La troisième partie m'a fait beaucoup de peine.
On a beau savoir qu'ils ne finiront pas ensemble, mais j'ai eu mal au cœur pour Rinri. Je me suis beaucoup attachée à ce fiancé et être témoin de cette séparation a donné l'envie à la petite souris que j'étais de partir très loin.
J'apprécie cependant l'honnêteté d'Amélie, qui n'a pas forcément le beau rôle, mais qui assume en nous contant cette histoire de façon assez neutre, n'essayant pas de se donner le beau rôle.

Cette histoire se passait au moment où elle travaillait dans la compagnie Yumimoto, cadre qui donna par la suite naissance au magnifique roman Stupeurs et tremblements.
Ce fut donc une bonne surprise de retrouver un nouveau point de vue, un nouvel angle à cette histoire, voir à quel point cette affreuse et éprouvante situation a impactée sa relation amoureuse.

C'est vraiment un beau livre sur l'amour, l'amitié, le couple multiculturel, qui est vraiment drôle, touchant et qui permet d'apprendre beaucoup de choses sur la société japonaise, ses codes dans les relations sociales (qui sont vraiment bizarres et donnent lieu à des situations vraiment comiques).
Bref, vous passerez un bon moment et je suis persuadée que vous allez vous aussi adorer Rinri !


J'ai beaucoup aimé ce passage : "Sauf en cas de crime ignoble, je ne comprends pas qu’on rompe. Dire à quelqu’un que c’est terminé, c’est laid et faux. Ce n’est jamais terminé. Même quand on ne pense plus à quelqu’un, comment douter de sa présence en soi ? Un être qui a compté compte toujours."


Mon exemplaire était aux éditions Le livre de poche.

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