Au revoir là-haut || Pierre Lemaitre



Résumé : "Rescapés du premier conflit mondial Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne pourra rien faire pour eux. Car la France qui glorifie ses morts, est impuissante à aider ses survivants. Défiant la société, l'Etat et la morale patriotique, ils imaginent une arnaque d'envergure nationale, d'une audace inouïe et d'un cynisme absolu."

Très enthousiaste de me lancer dans cette lecture. Je ne suis pas une grande lectrice de prix Goncourt (je dois pouvoir les compter sur les doigts d'une main), mais j'ai suivi avec attention le bruit que ce roman a fait lors de son adaptation cinématographique.
Ayant vu la bande annonce, j'ai été quelque peu déçue, ce n'est pas comme ça que je m'imaginais l'histoire, j'ai donc décidé de lire le livre. Et quelle merveilleuse idée. J'ai adoré !

C'est le premier livre de Pierre Lemaitre que je lis, je suis donc totalement sans a priori.

On fait d'emblée la connaissance d'Albert et d'Edouard, deux jeunes poilus encore au front. A quelques jours de la fin de la guerre, leurs destins se retrouvent liés.
On découvre ensuite la vie d'une gueule cassée, et pour une fois on vit la chose de l'intérieur, on n'est plus spectateur, on est témoin.
On se rend compte à quel point revenir à la vie normale est compliquée tant les séquelles sont certes physiques, mais aussi psychiques. Ces poilus que l'on a aimés, attendus, chéris, pleurés, ne font plus vraiment partie de la société. La vie s'est organisée sans eux pendant les 4 ans de guerre et il est difficile de reprendre sa place.

Suite à ce terrifiant constat, les deux compères vont mettre en place une énorme supercherie, tout d'abord pour survivre, mais très rapidement par appât du gain, par cupidité, par vengeance.

Sous ses airs de tragédie, ce roman est merveilleux quant aux thèmes abordés, qui sont plus ou moins tabous à l'époque et auxquels on ne s'attend pas forcément.

624 pages qui se lisent facilement.
Il faut attendre 300 pages soit la moitié du livre pour que commence à être évoquée la fameuse supercherie. Ça peut paraître long, mais c'est utile pour planter le décor, pour bien comprendre.

A mon goût quelques longueurs sur certains passages qui concernent les personnages secondaires, et au contraire, une fois que la supercherie est lancée, je trouve que cela va extrêmement vite.

Petit coup de cœur pour l'épilogue. C'est agréable d'avoir une fin pour chaque personnage important, même secondaires, et ne pas se contenter de celle des deux protagonistes.

J'ai adoré cette phrase : "Il savait qu'on se remet de tout, mais depuis qu'il avait gagné la guerre, il avait l'impression de la perdre un peu plus chaque jour."


Mon exemplaire était de la collection "Le Livre de Poche " aux éditions "LGF/Le Livre de Poche " .

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